Nu de paus terugtrad.
Réhabiliter l'amour érotique ! xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />
J'ai souvent
remarqué chez les chrétiens une certaine gêne à parler de sexualité, et en
particulier de désir sexuel et d'érotisme. Ils sont souvent
"coincés", comme s'il s'agissait là de quelque chose
d'"impur" et de moins beau que l'amour fraternel (le fameux agapè)
ou d'amitié (philia) . Pourtant Dieu nous a créé avec ce désir.
C'est ce désir qui nous pousse à vouloir nous unir à l'autre dans un mouvement
qui nous décentre de nous-mêmes. Voulu par le Créateur, comment ne pas en
conclure, comme dans la Génèse, que "Dieu vit que cela était bon" ?
Benoit XVI lui-même évoque
l'importance de l'eros dans sa très belle encyclique "Dieu est amour" qu'il vient de
publier. Le définissant comme " lamour entre homme et femme, qui ne
naît pas de la pensée ou de la volonté mais qui, pour ainsi dire, simpose à
lêtre humain" (autrement dit instinctif), et ailleurs comme
"l'amour ascendant" (par opposition avec l'amour descendant qu'est
l'agape), l'évêque de Rome va jusqu'à dire que "leros veut nous
élever «en extase» vers le Divin, nous conduire au-delà de nous-mêmes".
Oui, vous avez bien lu, c'est bien Benoit XVI qui s'exprime ainsi, même s'il
restreint cet amour au couple homme-femme! Personnellement, je pense qu'il n'y
aucune raison de ne pas étendre cet "amour sensuel" (autre terme
désignant l'eros dans l'encyclique) aux relations de même sexe.
Purifié et discipliné, l'amour eros n'est donc pas mauvais en soi. Au
contraire, il donne à l'homme "un certain avant-goût du sommet de
lexistence, de la béatitude vers laquelle tend tout notre être".
Il doit cependant être équilibré avec l'amour agape qui cherche le bonheur de
l'autre et qui est même prêt à se sacrifier pour lui. Alors, oui à l'union
sexuelle vécue dans le don de soi comme voie vers Dieu!
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